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Orpéa et la maltraitance dans les EHPAD : le regard de Responsage 

L’actualité récente met en lumière une enquête qui met gravement en cause le groupe Orpéa. A partir de son expérience de 20 ans dans le secteur du grand âge, Responsage vous livre quelques éclairages.
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1- Selon la manière dont on compte soit le nombre d’établissements, soit le nombre de lits accueillant les personnes âgées, le secteur privé commercial représente entre 20 et 25% du total secteur des EHPAD. La majorité du secteur se compose donc d’acteurs publics (50%) et d’acteurs privés associatifs (25%-30%).

2- Les faits de maltraitance ne sont pas l’apanage du secteur privé commercial. Ce sont les caractéristiques de certains établissements quel que soit leur statut : public, privé, associatif. Ces faits sont dus au manque de moyens, à des sous-effectifs chroniques, à la bureaucratisation excessive, à un management de proximité défaillant , à une offre inadaptée à l’évolution des profils des résidents :

2.1. Le secteur des maisons de retraite, comme celui des services à la personne, est un secteur sinistré sur le plan des ressources humaines. Le sous-effectif est partout. Il épuise les personnels en place et induit des mauvaises pratiques une baisse de la qualité de la prise en charge sur les personnes âgées.

Pourquoi ces sous-effectifs ? Structurellement les emplois sont sous-payés, les métiers sont intrinsèquement difficiles, la rentabilité opérationnelle repose sur la maîtrise des coûts de personnel, premier poste de coûts. Par ailleurs, les EHPAD sont tout sauf des établissements « médicalisés », le personnel médical et paramédical est financé et réglementé (en nombre insuffisant) par la puissance publique. Si les EHPAD sont des établissements médicalisés, le personnel médical et paramédical est financé et règlementé par la puissance publique (Assurance-maladie et départements). Un tiers des établissements en France n’a pas de médecin-coordonnateur et les deux tiers restant n’ont qu’une présence à temps partiel dans la majorité des cas.

2.2. La petite taille des établissements implique que les effectifs d’encadrement sont réduits. Dès que cet encadrement est en vacances, en arrêt maladie…, la gestion du personnel devient catastrophique et le respect des bonnes pratiques tend à s’effriter. Le choix des pouvoirs publics de fermer les unités de soins de longue durée (USLD) a été une erreur stratégique majeure

2.3. Le profil moyen des résidents d’EHPAD évolue année après année vers des profils de personnes poly-pathologiques et désorientées avec des durées de vie en établissement de plus en plus réduites. De fait, ces profils requièrent un personnel plus nombreux et plus qualifié…le serpent se mord la queue !

3- Une fois cet état des lieux posé, il est important de rappeler comment Responsage réduit la pression psychologique sur les aidants et les accompagne au mieux face aux problèmes qu’ils peuvent rencontrer lorsqu’un proche est en EHPAD.

3.1. Responsage objective les faits de maltraitance.

La maltraitance supposée doit être étayée par des faits. Il est capital que la famille ait une proximité avec son parent, et donc une fréquence de visites régulière pour observer dans le temps ce qui se passe (partage de repas, participation à une animation dans l’établissement, échanges avec les soignants…). Un refus de l’établissement est un signal d’alerte fort. Le dialogue avec la direction de l’établissement est également central pour évaluer la situation. Une direction injoignable ou instable (changement fréquent de direction) est un autre mauvais signal. La sollicitation du conseil de vie sociale que chaque établissement doit instituer est également une ressource précieuse pour aborder des sujets de maltraitance. Si ce Conseil ne « vit » pas ou bien n’est que peu actif, il s’agit également d’un autre élément d’alerte.

3.2. Le changement d’établissement

Quand le diagnostic est posé, les conseillers de Responsage accompagnent les familles dans le changement. Les assistants sociaux Responsage analysent, dans le contrat de séjour, les conditions de départ. Ils recueillent ensuite auprès de la famille les caractéristiques de l’établissement : budget, unité Alzheimer, chapelle, chambre double…  Les assistants sociaux recherchent un établissement adapté au profil du résident et aux souhaits de la famille . A noter que Responsage conseille les familles en toute indépendance : l’entrée d’un résident dans un établissement recommandé ne génère aucune commission pour Responsage. Contrairement à l’idée reçue, il y a des places libres et notamment en EHPAD privé commercial ou privé associatif soit 50% de l’offre.